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vendredi 27 février 2009

histoire courte : Le solitaire ou L’arrogant de liberté

histoire courte :

Le solitaire
ou
L’arrogant de liberté


Le ciel humide rejetait son surplus,
Insidieusement,
Sous le couvert d'un voile brumeux.
L'homme ne bougeait pas.
Il se tenait contre le mur suintant d’une ancienne fabrique,
Tel un spectre.
Ses cheveux étaient une rivière sombre
Coulant le long de son visage émacié,
Deux points luisants comme des lucioles
Scrutaient la ruelle.
Il avait levé le col de son manteau noir,
Usé par les années et les escales
En des lieux reculés ;
Une main longue et fine
Tenait une cigarette
Qui laissa échapper des volutes de fumée
Telles de somptueuses arabesques.

La lumière blafarde des réverbères
Avait du mal à percer cette nuit là.
Un chien sans maître s'arrêta devant lui,
D’un simple regard échangé
L’animal pris place
En se couchant à ses pieds ;
Juste pour un temps,
Celui de se sentir moins seul,
Compagnie que l'homme ne recherchait pas spécialement,
Néanmoins, il l'accepta sans un bruit

L’écho de rires provenant d'un endroit opposé
Retint leurs attentions,
Intonations masculine et féminine
Enjouées et mélangées
Qui finirent par s'évanouir
Pour faire place à un faux silence.

L'homme regarda le chien
Et se dit qu'ils se ressemblaient :
Pas de véritables attaches
Ne les concernaient.

Puis il se souvint de son ancienne vie,
Celle qu'il avait un jour abandonnée,
Laissant derrière lui
Famille, amis et confort.
L’appel qui rugissait au fond de son âme
Fut le plus fort.
Aucun regret ne le trahissait,
Juste une pensée lointaine et légèrement mélancolique
Concernant une jeune femme
Qu’il avait considéré naguère comme future compagne.

Les sentiments pour ceux de son espèce s'étaient endurcis avec les années,
Fait dû à une trop grande compréhension
Ou à une incompréhension totale
Les concernant.
Il préféra ressentir la vie, seul ou rarement accompagné,
La découvrir en voyageant autour du globe,
Traversant des contrées qu'il n'aurait jamais imaginées.

Il se sentait riche intérieurement de ses découvertes,
Bien que, parfois paradoxalement, le vide l'envahissait :
Il n'avait rien construit de solide,
Aucune relation stable.
Il se disait qu’ainsi, rien ne pouvait le perturber
Dans sa liberté, excuse qui lui semblait des plus valable.

Cependant…
Après un moment,
Il regarda à nouveau le chien roulé en boule
Et se dit qu'il pourrait toutefois faire une exception...
En prenant avec lui ce nouveau compagnon.



Poème/histoire courte © Liz - 27/Fev/2009

2 commentaires:

  1. Belle histoire. La compagnie d'un chien est parfois mieux que celle d'un humain...

    Aurore

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  2. Merci :)
    La compagnie de deux chiens et de deux chats c'est bien aussi...

    RépondreSupprimer